Un alcool de qualité, ça se déguste peu importe la saison. Mais c’est vrai que l’hiver et le temps des Fêtes se prêtent particulièrement bien aux alcools un peu plus forts. J’allais dire, donc, de ne pas vous laisser impressionner par les 91% du cognac vieilli jusqu’à 60 ans qui compose la Cuvée 1880, le nouveau venu de la collection Grand Marnier, mais ce serait peine perdue, car si ce spiritueux mérite un qualificatif, c’est bien celui-là: impressionnant!
C’est dans un speakeasy discret du Quartier Latin que votre correspondant-goûteur est allé braver les périls d’une dégustation en pleine heure du lunch… Pour tout vous avouer, j’ai dû rentrer faire une sieste après pour sauver la productivité du reste de cette belle journée. Après tout, ce n’était pas une dégustation de vin. Vous ne me prendrez pas de sitôt à recracher la moindre goutte d’un liquide qui se détaille à $1000 la bouteille (le sublime Quintessence, vieilli jusqu’à 100 ans!!!). Sacrilège. Y a sage et sage. En plus j’étais en métro, alors…
Pour en revenir à la présentation, c’est nul autre que le maître distillateur Patrick Raguenaud qui nous a parlé de l’histoire de cette grande maison, accompagnant notre dégustation de précisions sur l’assemblage des différentes cuvées de la collection Grand Marnier. Toutes sans exception sont faites à base d’orange (la petite et aromatique Citrus Bigardia, cultivée en Haïti et séchée encore verte avant de traverser l’Atlantique, dans des conditions bien précises, et d’arriver au château de Bourg-Charente, en plein coeur de la région de Cognac), de sucre et de cognac de différents âges, pourcentages et provenances.
Le rôle du maître distillateur est de bien doser les proportions de ces ingrédients, de sélectionner les cognacs, de goûter presque tous les jours (et j’ai posé la question, le boulot ne vient pas avec un chauffeur, donc ce n’est pas une beuverie, quelques gouttes ou même le bouquet ou un coup d’oeil lui permettent parfois d’évaluer parfaitement la qualité du produit). Je vous en parle en 4-5 lignes ici, mais le processus est extrêmement délicat. Monsieur Raguenaud en sait quelque chose, lui qui a conçu les deux plus récents et somptueux ajouts à la collection: Cuvée 1880 et Quintessence.
Outre le classique Cordon Rouge, au prix plus abordable de 40$, la popularité du Framboise Pêche explose « du feu de Dieu », s’exclame notre conférencier, dans un élan d’enthousiasme. (C’est qu’à elle seule, cette version du Grand Marnier a augmenté le chiffre d’affaires de 42% en Amérique du Nord!!) Avec sa robe rosée et son éclat de pêches et de framboises en bouche (et son prix raisonnable de 50$), ce délice sur glace ou en cocktail devrait continuer de se vendre d’ici Noël comme des petits pains, ou comme une dernière ronde de golf par une magnifique journée d’été indien (hein, c’est juste moi?).
Je vous laisse avec une idée cocktail qui me plaît bien et qui fera un lien vers ma chronique Buvons de la semaine prochaine.
LE LION ROUGE
Ce dont vous avez besoin.
- 20 ml GRAND MARNIER®
- 30 ml gin (essayez avec un twist québécois et optez pour le nouveau Gin de Neige, dont je vous parle la semaine prochaine)
- 30 ml jus d’orange
- 10 ml jus de citron
Ensuite, rien de bien compliqué, il suffit d’agiter et de filtrer dans un verre à martini. Mais ce n’est pas parce que c’est simple que ce n’est pas efficace. Ce cocktail, l’un des tout premiers au Grand Marnier, créé à l’épicentre du mouvement de la mixologie en 1933, remporte le 1er prix de la compétition de cocktails au Café Royal de Londres. Rien de moins.
Enjoy, my friends, et buvez avec classe (i.e. modération).
Santé!
Jonathan