Les sorties culturelles où Loli m’accompagne avec le plus de plaisir ont toujours impliqué la danse. Que ce soit une oeuvre contemporaine du Ballet Nacional de Cuba (rencart de lune de miel à La Havane) ou de Dave St-Pierre, après laquelle elle pleurera à chaudes larmes sur mon épaule parce que trop émue, ou encore des classiques comme le Lac des Cygnes ou Giselle, dont les costumes la fascineront au point de se rendre en coulisse pour parler au couturier qui en est responsable, d’une façon ou d’une autre, elle rentrera avec l’esprit et la créativité stimulés. C’est après tout l’un des pouvoirs de la culture.
Hier soir, c’était au tour du célèbre Houston Ballet de nous faire ce plaisir avec son Marie-Antoinette, très beau ballet narratif où les luxueux (et encombrants) habits/costumes de la cour française n’ont pas empêché les danseurs de bien interpréter pour nous l’histoire tragique de cette reine aujourd’hui adorée de bien des jeunes filles mais à l’époque détestée par le peuple et blâmée par certains (dont Thomas Jefferson, ambassadeur américain en cette période révolutionnaire) comme étant responsable du déclenchement de cette révolution sanglante en 1789.
En plus de la danse, la musique vaut presque à elle seule le détour. Plutôt que de choisir une trame sonore de compositeurs de l’époque des monarques, on a trouvé avec raison que la musique tantôt méditative, tantôt dramatique de Dmitri Shostakovitch serait mieux adaptée. Je me sentais comme à un concert best-of de ce pianiste russe (un de mes compositeurs du 20e siècle préférés), dont vous reconnaîtrez certainement les airs les plus célèbres, comme sa valse n° 2 (rappelez-vous la première scène d’Eyes Wide Shut de Kubrick) ou sa menaçante 10e symphonie, que vous ne regretterez pas d’entendre à Wilfrid-Pelletier.
Marie-Antoinette, à la Place des Arts du 9 au 12 avril.
Allez voir et entendre ça, vous m’en donnerez des nouvelles.
Joe -xx-
p.s. On avait oublié de photographier nos looks de la soirée… Alors merci au Journal de Montréal pour ce cliché!
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Photos: grandsballets.com et Amitava