Quand on m’a proposé de découvrir Cartel et d’interviewer le designer de la ligne de chaussures, j’ai directement été voir le site web de la marque… pour découvrir que la grande majorité des styles offerts étaient sold-out! J’ai donc décidé d’attendre la saison suivante parce que je ne voulais pas vous proposer un produit qui n’était plus disponible, mais j’avoue que j’étais aussi très intriguée par le succès de cette ligne, qui venait à peine de naître!
Fast forward une saison plus tard… j’ai finalement eu l’occasion de m’entretenir avec Davis Guay afin de parler du passé, du présent et du futur de Cartel!
Avant de lancer sa propre ligne, Davis Guay a travaillé dans l’industrie de la chaussure, ce qui lui a permis de voyager et de visiter des manufactures à travers le monde. Quand Cartel est né, il trouvait que le Mexique était l’endroit idéal pour produire ses chaussures.
« Peu de gens le savent, mais le Mexique a des cuirs de grande qualité et une esthétique très intéressante. Par contre, les capacités de production ne sont pas aussi grandes que celles de l’Italie par exemple », raconte-t-il. Ces conditions sont toutefois parfaites pour Cartel, qui produit pour l’instant, entre 10 et 15 styles par saison. Travailler avec une manufacture mexicaine lui donne aussi la possibilité de suivre son produit à toutes les étapes de la production, afin d’obtenir exactement le produit qu’il avait imaginé.
Le nom Cartel (également inspiré par le Mexique) a une connotation rebelle, qui ressemble à Davis Guay. Né à l’Île-du-Prince-Édouard était, le designer se démarquait par son anticonformisme, qui l’a conduit à faire son premier tatouage à 14 ans et quitter la maison 4 ans plus tard. Aujourd’hui tatoué de la tête aux pieds, le créateur a toujours une allure rebelle, mais il a aussi un côté classique, grâce à son uniforme de tous les jours : jean bleu + t-shirt blanc.
Cet intéressant clash décrit bien les chaussures Cartel, qui sont classiques et intemporelles (bottillons, oxfords, sandales), avec une touche rock. « À la base, je pensais viser les millenials, la fille qui magasine sur NastyGal, mais avec le temps, j’ai réalisé que notre clientèle est beaucoup plus variée… », explique Davis. Ce qui est justement dû à l’intemporalité des modèles offerts.
Quand au succès que connait déjà Cartel, Davis croit que les consommateurs sont de plus en plus attirés par des petites lignes locales qui ont une histoire, un feeling humain important et des produits dans lesquels ils sont investis à 100%. Évidemment, les opportunités qu’offrent le web ont aussi été déterminantes pour la marque. « Aujourd’hui, on n’a plus besoin d’une énorme machine pour se faire remarquer, il suffit d’avoir une identité définie et de bien la promouvoir ».
Parlant d’image, le dernier look book de Cartel a été photographié dans les environs du parc Sir-George-Étienne-Cartier, à Saint-Henri. Le quartier du sud-ouest est une grande source d’inspiration pour le designer, qui s’y est installé il y a maintenant 10 ans. A-t-il l’intention d’y rester? « Oui, bien sûr, je me sens bien ici. Le quartier est jeune, dynamique et je suis inspiré chaque fois que je sors me promener ». Pour ce qui est du futur de Cartel, Davis n’a pas l’intention d’en faire une grande chaîne, il veut grandir et évoluer de manière organique.
Lolitta xx
Les chaussures Cartel se détaillent entre 90$ et 220$ et sont vendues en ligne (cartelfootwear.com).