Mini-jupes et robes trapèzes, silhouette droite et imprimés géométriques, accessoires XXL et bottes au genoux, la mode des années 60 continue d’influencer l’industrie d’aujourd’hui. On se souvient de cette époque pour son hyper-modernisme et son avant-gardisme, autant dans l’habillement qu’au niveau des idéaux de société.
Le Musée des beaux-arts de Montréal a choisit de faire un saut dans le temps afin de célébrer le bouillonnement social et créatif des années 60. Mode, cinéma et histoire se rencontreront donc tout l’été au musée pour offrir à la ville à une autre bonne dose d’activités culturelles à travers un programme varié qui fera plaisir aux amoureux de l’art.
MODE
En marge de l’exposition Love is Love : Le Mariage pour tous selon Jean Paul Gaultier, le MBAM s’associe au Festival Mode & Design pour la présentation de la conférence Penser la mode par l’exposition qui réunira le commissaire de l’exposition, Thierry-Maxime Loriot, l’auteur du livre Fashion Curating – La mode exposée, Luca Marchetti et le rédacteur en chef du magazine Dress to Kill, Stéphane Le Duc. La conférence sera suivie du documentaire Jean Paul Gaultier travaille (2015) de Loïc Prigent, qui recompose devant la caméra plus de douze des créations les plus emblématiques du couturier français. De plus, le public pourra vivre la frénésie des défilés de haute couture avec le film Qu’est-ce que la haute couture ? (2016), également de Loïc Prigent. Enfin, le 20 septembre, la spécialiste des patrimoines de mode, Sylvie Marot, parlera des métiers de la haute couture lors de la conférence Ode au savoir-faire français.
CINEMA
Huit longs métrages réalisés à la fin des années 60 plongeront aussi le public dans une époque de remous politiques, sociaux et culturels. Ces films témoignent des revendications d’une jeunesse rebelle, de la libération des moeurs, de la naissance d’idées nouvelles et d’un désir fougueux de liberté exprimés par les enfants du baby-boom.
MUSIQUE
Les révolutions qui ont marqué cette période charnière seront également abordées en musique. L’Orchestre de chambre McGill fera une incursion dans l’univers de Frank Zappa et dans celui des Beatles lors du concert You Say You Want a Revolution présenté le 27 septembre par la Fondation Arte Musica à la salle Bourgie du Musée.
Les activités sont déjà commencées, voici donc la programmation pour le reste de l’été:
FILMS
MERCREDI 12 JUILLET 2017 | 18 h
BLOW-UP
États-Unis, Italie, Royaume-Uni, Michelangelo Antonioni, 1966, 110 min, en anglais.
Dans un parc désert de Londres, un jeune photographe de mode surprend ce qu’il croît être un couple d’amoureux. Il découvre sur la pellicule quelque chose de très suspect : une main tenant un revolver et un corps allongé dans les buissons…
MERCREDI 19 JUILLET 2017 | 18 h
BARBARELLA
France, Italie, Roger Vadim, 1968, 98 min, en anglais (avec sous-titres français).
En l’an 40 000, le monde vit dans une ère peace and love où les armes sont devenues obsolètes et où les gens font l’amour en absorbant des pilules. L’aventurière Barbarella est envoyée en mission par le président de la Terre pour tenter de retrouver le savant Durand, inventeur d’une arme destructrice, le Positron, qui risque d’enrayer la race humaine. L’homme a disparu aux environs de la planète Lithion, quelques années auparavant. Inspiré de la bande dessinée française Barbarella, le film met en vedette Jane Fonda dans le rôle-titre.
MERCREDI 26 JUILLET 2017 | 18 h
JUSQU’AU CŒUR !
Canada, Jean Pierre Lefebvre, 1968, 92 min, en français
Long métrage mettant en scène une allégorie empreinte d’intellectualité, réalisé à une époque particulièrement influencée par le cinéaste Jean-Luc Godard. Un homme, signe de l’individu total, libre et multiple, refuse la guerre sous toutes ses formes. La société s’empare donc de ce déserteur. Elle l’emprisonne, l’affaiblit à coup de publicités, va même jusqu’à l’opérer au cerveau pour lui rendre le sens de la guerre. Elle l’entraîne de force dans le luxe de ses apparences, de ses jeux, de ses couleurs. Mais, aussi puissante soit-elle, elle ne peut le priver de son cœur. Film poétique, démystification cruelle de la société, histoire d’amour et de liberté retrouvée, ce long métrage de Jean Pierre Lefebvre illustre le conflit grandissant entre l’individu et la société et revêt une signification nouvelle en regard de la vague actuelle de pacifisme dans le monde. Avec Robert Charlebois et Mouffe.
MERCREDI 2 AOÛT 2017 | 18 h
EASY RIDER
États-Unis, Dennis Hooper, 1969, 94 min, en anglais (avec sous-titres français).
Ce road movie, devenu emblématique de la génération hippie des années 1960-1970, raconte le voyage de deux jeunes motards, Wyatt et Billy qui, après avoir vendu une grosse quantité de drogue, décident de quitter Los Angeles et d’aller au carnaval de la Nouvelle-Orléans avec l’argent gagné. Durant leur traversée des États-Unis sur leurs choppers, les protagonistes découvrent le mode de vie d’une communauté hippie. Accusés à tort d’avoir participé illégalement à un défilé, ils sont jetés en prison. Là, ils sympathisent avec George Hanson, un avocat défenseur des droits civiques, qui se joint à eux pour la suite de leur périple. Les trois compères se confrontent à l’Amérique profonde, raciste et conservatrice, qui refuse l’évolution des années 1960.
MERCREDI 9 AOÛT 2017 | 18 h
LA CHINOISE
France, Jean-Luc Godard, 1967, 96 min, en français
Dans un appartement dont les murs sont recouverts de petits livres rouges, des jeunes gens étudient la pensée marxiste-léniniste, essayant de trouver leur place dans le monde et de transformer ce dernier en communauté maoïste, par le recours au terrorisme. Leur leader, Véronique, propose au groupe l’assassinat d’une personnalité. Réalisée un an avant les évènements de mai 1968, l’œuvre est considérée comme un film prophétique.
MERCREDI 16 AOÛT 2017 | 18 h
TELL ME LIES
Royaume-Uni, États-Unis, 1968, Peter Brook, 120 min, en anglais (avec sous-titres français)
Au cœur du Swinging London de 1968, au croisement de la Beat Generation de Ginsberg et des Black Panthers et de la contre-culture pop, trois jeunes Anglais, horrifiés par la photo d’un enfant vietnamien blessé, essaient de comprendre la spirale de la violence de la guerre du Vietnam et de surmonter leur sensation d’impuissance… À travers chansons, témoignages et manifestations publiques, Peter Brook signe l’une de ses plus grandes œuvres : un film satirique d’une ironie dévastatrice sur l’absurdité de la guerre.
JEUDI 21 SEPTEMBRE | 18 h
QU’EST-CE QUE LA HAUTE COUTURE ?
France, Loïc Prigent, 2016, 52 min, en français
Tournée en janvier 2016, pendant la semaine de la mode parisienne, cette promenade alerte en forme de charade furète chez Chanel, Dior ou Schiaparelli, dans les moindres recoins de la haute couture, à la rencontre des artisans et des créateurs, des « petites mains » piquées par les aiguilles aux premières d’atelier, des plisseurs aux directrices, des coulisses des défilés aux salons privés d’essayage. Les interlocuteurs de Loïc Prigent se prêtent au jeu, livrant au passage des confidences touchantes ou drolatiques, mais aussi quelques secrets de fabrication et d’argent, pour un effeuillage à la fois drôle et sérieux de leurs métiers uniques au monde.
CONFÉRENCES
JEUDI 24 AOÛT | 17 h 30
FESTIVAL MODE & DESIGN : PENSER LA MODE PAR L’EXPOSITION
Entretien avec Thierry-Maxime Loriot, commissaire des expositions Love Is Love : le mariage pour tous selon Jean Paul Gaultier ; La planète mode de Jean Paul Gaultier : de la rue aux étoiles ; Peter Lindbergh: A Different Vision on Fashion Photography et Viktor & Rolf: Fashion Artists ; et Luca Marchetti, professeur à l’Université de Bologne et auteur du livre Fashion Curating – La mode exposée.
Quelle est l’origine de cette fascination récente pour la mode que l’on expose aujourd’hui dans les musées ? Est-ce que la mode est de l’art ? Mérite-t-elle d’être exposée ? Étude d’un phénomène et d’une ouverture du monde muséal. C’est ce que nous découvrirons en présence de Luca Marchetti, auteur de La mode exposée, et du commissaire de l’exposition « Love Is Love » : le mariage pour tous selon Jean Paul Gaultier, Thierry-Maxime Loriot. Cet entretien est présenté en collaboration avec le Festival Mode & Design.
Suivi, à 19 h, du film JEAN PAUL GAULTIER TRAVAILLE France, Loïc Prigent, 2015, 52 min, en français
L’œuvre de Gaultier, racontée par lui-même, comme un testament créatif pérenne. Le travail de Jean Paul Gaultier, c’est faire des vêtements. Il les dessine, mais surtout, il les invente en les drapant, en les construisant sur le corps d’un mannequin-cabine, en créant des tissus. Gaultier recompose devant la caméra plus de douze de ses créations les plus emblématiques. Les robes apparaissent sous nos yeux et l’on suit la pensée de Jean Paul Gaultier cheminant entre les idées et la matière. Les corsets, les seins coniques, les jeux de trompe-l’œil, la marinière, les collections phares comme celle des tatouages, la jupe pour homme, il explique tout, avec humour. La présentation de ce film est rendue possible grâce au soutien du Consulat général de France à Québec, partenaire du savoir-faire français.
MERCREDI 20 SEPTEMBRE | 18 h
ODE AU SAVOIR-FAIRE FRANÇAIS
Par Sylvie Marot, spécialiste des patrimoines de mode, commissaire d’expositions et auteure. En français. Sur les passerelles défilent en quelques minutes des robes qui ont exigé des centaines d’heures de travail. La haute couture est l’hommage de l’exception. Elle célèbre l’excellence de la main, celle du brodeur, du plisseur, du plumassier… mais aussi l’excellence de la machine, des métiers à tisser la soie, la dentelle, le ruban… Métiers d’art et arts industriels de la mode sont des lieux de savoir-faire séculaires en recherche et développement perpétuels. Une histoire d’amour pour toujours… La présentation de cette conférence est rendue possible grâce au soutien du Consulat général de France à Québec, partenaire du savoir-faire français.
CONCERT
MERCREDI 27 SEPTEMBRE 2017 | 19 h 30 – 59$ (VIP 50,50$)
YOU SAY YOU WANT A REVOLUTION
Orchestre de chambre McGill ; Boris Brott, chef ; et Ashley MacIsaac, violon.
Chostakovitch, Symphonie de chambre en do mineur, op. 110a (arr. R. Barchaï)
Frank Zappa, Zomby Woof (arr. W. Boudreau)- The Beatles/François Vallières, Concerto pour violon sur les thèmes de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Diverses facettes de la modernité au XXe siècle brillent dans ce concert débutant par une transcription du plus célèbre Quatuor à cordes de Chostakovitch, le puissant Huitième, suivi d’un arrangement par Walter Boudreau de l’excentrique Zomby Woof de Frank Zappa. Le violoniste canadien Ashley MacIsaac termine par une incursion festive du côté des Beatles. Une production de l’Orchestre de chambre McGill en collaboration avec la Fondation Arte Musica.__
Pour tous les films et les conférences, vous pouvez faire une réservation optionnelle de laissez-passer (5$ pour le grand public et 4$ pour les membres VIP) ICI et une heure avant l’évènement, des laissez-passer pour les places restantes seront distribués gratuitement sur la base du premier arrivé, premier servi.