Chers amoureux de la danse, il ne vous reste que 3 représentations pour profiter du dernier spectacle des Grands Ballets en cette saison 60e anniversaire aux allures de best-of.

C’est que Gradimir Pankov, le directeur artistique de la compagnie montréalaise depuis 17 ans, s’est gâté – et nous gâte – avec ses œuvres préférées du répertoire des Grands (le tragique Roméo et Juliette, l’incontournable et traditionnel Casse-Noisette, le survolté et revigorant Minus One du gourou israélien Ohad Naharin) en plus de 2 classiques dansés par de grandes compagnies invitées (le sublime Lac des Cygnes du Ballet de l’Opéra de Perm et Le mariage de Figaro du Ballet National d’Ukraine).

Et enfin, le spectacle de clôture de la saison où nous invitent Pankov et toute sa splendide équipe: le programme triple intitulé Falling Angels, du nom de la 2e pièce de ce tryptique.

Acte 1 : Evening Songs

La première pièce met en scène un groupe de danseurs et danseuses harmonieusement accompagné sur scène par une chorale interprétant les chants éponymes de Dvořák (prononcé Dvor-Jak en français), Evening Songs. Il s’agit d’une pièce pure et raffinée qui plaira aux amateurs de danse un peu plus classique. Des collègues et voisins m’ont dit que c’était leur moment préféré de la soirée.

Je me souviendrai toujours de ma première rencontre avec l’oeuvre de Jiří Kylián, dans sa ville natale, cette Prague à l’échelle si humaine et si incroyablement romantique. C’était mon premier vrai contact avec la danse contemporaine et j’avais été subjugué par toute la gamme d’émotions pouvant être transmises par un chorégraphe et des danseurs. Dans le spectacle qui nous occupe, c’est plutôt la 2e pièce de Kylián qui m’a touché de la sorte, mais encore plus la 3e et dernière, celle de Thoss. Mais allons-y dans l’ordre. 

Acte 2 : Falling Angels

Avec Falling Angels, Kylián (bon ami de Gradimir Pankov) présente une étude sur la dualité qui anime les artistes. La discipline du danseur est en contradiction avec sa recherche de liberté. Les percussions de Steve Reich (elles aussi, comme les choristes un peu plus tôt, partageant en direct la scène avec les danseurs) structurent la chorégraphie de Kylián, qui rend ainsi un véritable hommage aux danseurs, à leur rayonnement, mais aussi à leur vulnérabilité et à leur humour.

On a aussi pu entendre Reich il y a quelques semaines dans le dernier spectacle de la saison de Danse Danse, Rain, d’Anne Teresa De Keersmaeker; mais ce n’était ici heureusement que 15 minutes, donc pas irritant comme plus d’une heure de rythmes électroniques lancinants et identiques peuvent le devenir (et c’est un fan de raves et autres pique-niques électroniques qui vous parle). Ici, les percussions live ne sont que belles et symbiotiques avec les danseurs qui épataient par leur synchronisme; surtout, je dois le dire, la spectaculaire et adorable Vanesa Garcia, première soliste, que l’on peine à lâcher du regard lorsqu’elle est en scène.

Acte 3 : Searching for Home

Stephan Thoss nous propose avec Searching for Home un voyage intérieur dans la multiplicité du Moi, une psychanalyse, presque. Voici donc une œuvre à l’esthétique fascinante, un alliage de ballet classique et de danse expressionniste. Mystérieux, évocateur, magique. Du grand Thoss (que nous avons aussi vu à quelques belles reprises au fil des dernières années à Montréal, pensez Rêve, ou encore La jeune fille et la mort, qui revient d’une tournée triomphale à Paris, où nos Grands Ballets ont fait bien bonne figure).

Voilà donc la fin d’une ère aux Grands Ballets et le début d’une nouvelle, forcément, avec l’arrivée d’Ivan Cavallari, le nouveau directeur artistique de cette compagnie, maintenant mature, fondée en 1957 par Ludmilla Chiriaeff. Attendons de le connaître un peu plus avant que de vous partager son CV. Mais à voir la saison qu’il nous a concoctée pour 2017-18, je dirais que c’est très bien parti.

Bon été à tous, amis de la danse. Et au plaisir de vous recroiser peut-être au FTA (en cours), au FQD (Festival Quartiers Danse), à Springboard et à tous ces autres vecteurs estivaux de danse à Montréal.

Et voici un bel hommage rendu à ce cher Gradimir.

Bonne continuation cher monsieur Pankov. Et merci. Au plaisir de vous retrouver dans la salle au fil des prochaines saisons. 

Joe -xx-

Billets: $29-$138. Appelez la billetterie 514-842-2112 ou cliquez ici.

Photos: Damian Siqueiros (Casse-Noisette), John Hall (Searching for Home), Sasha Onyshchenko (Ivan C.)

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Jonathan a eu la piqûre mode tardive, à force d’accompagner sa blonde (brune, rousse, rose) Lolitta dans ce monde en perpétuel mouvement qui lui a permis de faire de fascinantes rencontres et découvertes. Passionné d’écriture et grand amateur d’art et de culture, Jonathan signe les articles culturels du blogue. Il est aussi le chroniqueur mode et beauté masculine de Fashion Is Everywhere, et se compte bien chanceux d’être le seul gars de l’équipe, entouré de quatre extraordinaires collaboratrices. Il est aussi le réviseur et traducteur du blogue... faque s’il y a une faute, c’est de sa faute! Ah oui! Il trippe golf ;)