Ce weekend, j’allais vous recommander 2 spectacles comme vous en verrez rarement sur scène, et je ne saurais assez insister. Le premier, je vous en ai parlé vite vite sur Facebook il y a 3 semaines car j’étais en vacances et que je n’allais quand même pas blogger en direct de ma 2e lune de miel. Je suis très content que 7 ou 8 d’entre vous au moins aient été assez alléchés par Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent et acheté leur billets. Pour les autres, je suis vraiment désolé, mais c’est complet. Alors je n’en dis pas plus pour ne pas trop vous décevoir.
Sauf ça, pour vous consoler: rassurez-vous, un esprit créatif aussi génial que celui de Loui Mauffette sera longtemps inspiré afin de nous éblouir dans les années à venir, même si ce sera d’une autre façon car ce spectacle fou de poésie, de danse et d’euphorie, qui en est à sa dixième année, en est aussi à sa dernière édition.
Trainspotting, au Théâtre Prospero
La bonne nouvelle, c’est qu’il reste de belles places pour mon autre incontournable du weekend, Trainspotting, mais seulement pour la supplémentaire de ce dimanche à 15h. Alors je vous en conjure, dépêchez-vous ici. Pour ceux qui ont besoin d’être un peu plus convaincus, je continue.
Ceux qui croient qu’ils seront déçus parce que le film disjoncté de Danny Boyle (qui a lancé la carrière d’Ewan McGregor), ou le roman aussi disjoncté d’Irvine Welsh ne pourront jamais être accotés, détrompez-vous. D’une lucidité implacable sur la toxicomanie, la mise en scène (Marie-Hélène Gendreau) de cette pièce coup de poing réussit en même temps à retrouver toute la terrible fantaisie du film. L’inoubliable scène de la toilette vient tout de suite à l’esprit. Elle s’y retrouve, réussie. L’épouvantable scène du bébé aussi, malheureusement pour les âmes (moindrement) sensibles.
Le soir de ma représentation, un jeune homme a dû quitter la salle pour un malaise sans doute lié à la scène du moment. Je ne suis pas certain si je ne l’ai pas vu consommer quelque cachet pour vivre la pièce comme les personnages, toutefois. Drôle d’idée car le bad trip me semble presque assuré. Mais il n’y a pas que des jeunes en quête de sensations fortes et chimiques dans la salle. Il y a aussi des toxicomanes qui assistent au spectacle. Certains en ressortent avec un désir renouvelé de clean up. Et certains ont réussi. C’est sans doute aussi grâce à la plus dure scène, qui pour moi demeure celle de la fin. J’hésite à vous en dire trop. Allez-y, et on s’en reparle.
Je termine en vous disant que l’action se déroule toujours à Edimbourg, en Écosse, mais que la pièce a été admirablement traduite par Wajdi Mouawad en « bon » québécois. Les comédiens font pleurer de justesse et vous vivrez un peu plus troublé pendant quelque jours cette semaine, mais ceux qui cherchent des émotions fortes ne regretteront pas d’y être allé passer leur pluvieux dimanche après-midi!
Joe -xx-
Photos : Yves Renaud, Pierre-Marc Laliberté