Contrairement à l’amoureux transi de ce magnifique opéra contemporain de Kaija Saariaho mis en scène par Robert Lepage – pas besoin de traverser la mer pour aller aimer le Festival d’opéra de Québec.

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Et je vous suggère fortement d’y aller pour voir cette coproduction entre le Metropolitan Opera de New York et le Festival d’opéra de Québec, en collaboration avec Ex Machina. Il reste quelques places pour les représentations des lundi 3 août et mercredi 5 août, avant que la pièce ne quitte le Québec pour des terres lointaines elle aussi.

Le Festival en est à sa 5e édition et semble loin de s’essouffler. Proposant de nombreuses activités en de multiples lieux de Québec, que ce soit un opéra-jeunesse inspiré des légendes du roi Arthur, la Brigade lyrique qui sillonne les principaux lieux publics et parcs de Québec pour des prestations spéciales gratuites, ou encore l’association avec Les Grands Feux Loto-Québec, vous ne vous ennuierez pas, c’est garanti. Québec a le don pour s’assurer que ses visiteurs ne s’ennuient jamais d’ailleurs, il me semble.

Mais pour en revenir à L’Amour de loin, je sais que ce n’est pas ce qu’on mentionne normalement d’entrée de jeu en parlant d’opéra, mais le livret, écrit par un de mes auteurs préférés, Amin Maalouf, est d’une beauté renversante. Il raconte l’histoire de Jaufré Rudel, prince-troubadour lassé de sa vie de cour, qui apprend par un pèlerin l’existence, sur l’autre rive, d’un amour idéal dans la personne de la comtesse Clémence. Séduit par les mots de ce pèlerin et saisi par le désir d’un amour pur et lointain, Jaufré quitte son rivage et traverse la mer pour trouver son rêve. C’est aussi romantique que ça le semble, mais dans le sens poétique de la chose. En tout cas, c’est venu chercher tous mes amis présents ce soir-là.

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Le baryton Phillip Addis (Jaufré Rudel), la soprano Erin Wall (Clémence) et la mezzo-soprano Tamara Mumford (Le pélerin) livrent une performance admirable; un sans faute aussi de la part des choristes, qui évoluent dans un cadre auquel ils ne sont certainement pas habitués, c’est-à-dire à travers une vingtaine de fils sur lesquels s’allument et s’éteignent 28 000 lumières à DEL. Un ingénieux dispositif imaginé par Ex Machina et Robert Lepage pour représenter la mer qui, comme l’amour, peut-être changeante, vous transporter vers l’extase et finir par vous anéantir, tout cela au cours d’un seul et même voyage.

La musique, par moments très contemplative et se laissant oublier, parfois très lyrique et accompagnant les chanteurs à merveille, est d’une richesse souvent insoupçonnée. Fait rare quand on parle d’opéra, la compositrice était d’ailleurs présente dans la salle et le public l’a chaleureusement applaudie (à la gauche de Robert Lepage ci-dessous), ainsi que toute l’équipe derrière ce spectacle unique et magique.

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Quant à moi, j’applaudis encore ma décision de prendre une petite pause de 24 heures d’un autre festival, montréalais celui-là, afin de faire cet aller-retour à Québec. Et avec toute l’offre culturelle que j’y découvre à chaque fois que j’y pose les pieds, je sais que j’y retournerai cet automne (on se fait des sorties théâtre, Maude et Loli?).

Pour plus d’information, allez vite visiter le site du festival.

Et si vous voyez l’opéra ce soir ou mercredi, dites-moi ce que vous en avez pensé!

Jonathan

Photos: Festival d’opéra de Québec et Pascal Ratthé

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Jonathan a eu la piqûre mode tardive, à force d’accompagner sa blonde (brune, rousse, rose) Lolitta dans ce monde en perpétuel mouvement qui lui a permis de faire de fascinantes rencontres et découvertes. Passionné d’écriture et grand amateur d’art et de culture, Jonathan signe les articles culturels du blogue. Il est aussi le chroniqueur mode et beauté masculine de Fashion Is Everywhere, et se compte bien chanceux d’être le seul gars de l’équipe, entouré de quatre extraordinaires collaboratrices. Il est aussi le réviseur et traducteur du blogue... faque s’il y a une faute, c’est de sa faute! Ah oui! Il trippe golf ;)