photo : harpersbazaar.com

Jeff Koons et Louis Vuitton célèbrent la relation entre l’art et la mode en revisitant cinq oeuvres emblématiques de l’histoire de l’art. Cette nouvelle collaboration se veut, selon Jeff Koon, une « célébration de l’humanité ».

La collaboration comprend plusieurs modèles de sacs à main, chacun décoré par un des cinq chefs d’oeuvre de l’art occidental choisis. Le monogramme Louis Vuitton a été repensé (pour la première fois dans l’histoire de la marque) et le nom de chaque artiste est inscrit en métal sur le sac. À gauche vous pouvez observer le logo Louis Vuitton et à droite un JK inspiré du logo de la marque. Chaque sac comprend aussi un pendentif en forme de lapin, un clin d’oeil aux œuvres de Jeff Koons. Pour l’artiste, ces sacs à main sont des véritables pièces d’art et cette collaboration a été rendue possible grâce à la grande liberté que Louis Vuitton a laissée à Jeff Koons.

Mona Lisa (1503-1506) – Da VinciMars, Venus et Cupidon (1546) – Titien

La Chasse au Tigre (1615-1616) – RubensDemoiselle au chien (1770) – Fragonard Champ de blé avec Cyprès (1889) – Van Gogh

En imprimant des peintures considérées comme des chefs-d’oeuvre sur des sacs à main, plusieurs peuvent y observer un questionnement sur l’industrie de l’art, sur la façon dont certaines œuvres ont été canonisées, et sur la hiérarchie encore présente entre les différents types d’art. En effet, la mode et les arts décoratifs ont souvent été délaissés et placés à un rang inférieur. À l’opposé, la peinture et la sculpture ont été considérés, dans l’histoire de l’art, comme des arts « supérieurs » et intellectuels. Pour ma part, j’y vois sans aucun doute une objection au canon traditionnel artistique qui, à travers l’histoire, a donné à certaines peintures et sculptures un titre emblématique. Le canon se veut une sélection d’œuvres, faites à travers le temps et considérées comme supérieures, laissant de côté une tonne d’autre formes d’art, artistes et œuvres. Ici, on y voit donc un mélange d’art « supérieur » (la peinture) et d’art « inférieur » (le sac à main).

On peut aussi y observer un questionnement sur la relation entre le luxe et le kitsch, entre l’art intellectuel et la culture de masse. Est-ce un petit clin d’œil aux produits dérivés trouvés dans les boutiques de musées qui transforment des chef d’œuvres en culture de masse? N’est-ce pas justement une façon de rendre l’art plus accessible à un large public? Alors que certains seront outrés de la façon dont un des plus grands (et plus controversés) artistes contemporains utilise ces œuvres, n’oublions pas que la provocation occupe une partie intégrante dans la façon dont l’art se développe. Mais ici, est-ce que l’intention de Jeff Koons est vraiment de provoquer?

Photo : Dario Catellani | madame.lefigaro.fr

L’aspect économique de cette collaboration ne peut être ignoré, surtout lorsqu’on examine le prix des œuvres de Koons. En 2013, l’artiste a vendu une de ses sculptures pour $58,4 millions. Ici, les sacs se vendent entre $1 690$ (pour une pochette) et $5 100… toute une économie pour une oeuvre de Jeff Koons. Il s’agit donc d’un gros coup autant pour la maison française qui attirera les collectionneurs d’art, et pour l’artiste qui touchera une large clientèle mode. « La marchandisation de l’art contemporain exige qu’il devienne rentable à court terme, mais aussi populaire », dit Stéphane Corréard, spécialiste de l’art contemporain. Inutile de dire que ces partenariats entre artistes et maisons de mode soulèvent certaines questions sur l’économie et sur la marchandisation de l’art.

Photo : Lewis Mirret | madame.lefigaro.fr

Surtout que ce genre de collaborations se veulent de plus en plus populaires. Chez Vuitton seulement, plusieurs artistes tels que Takashi Murakami, Richard Prince et Sylvie Fleury se sont succédés dans des partenariats avec la maison française. Jeff Koons, de son côté, avait déjà fait un saut dans l’industrie de la mode à travers des collaboration avec Stella McCartney, H&M et Lisa Perry.

Alors, on en pense quoi? Vous aimez?
La collection «Masters» sera en vente dès le 28 avril.

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Étudiante en journalisme, blogueuse et passionnée par la mode, Lauriane passe la majorité de son temps à écrire, à lire des magazines et à naviguer le net à la recherche d’inspirations. Après un stage chez Fashion Is Everywhere, elle s’est joint officiellement à l’équipe en tant qu’adjointe mode et beauté. L’art et le voyage la passionnent tout autant et l’entrainent constamment à vivre de nouvelles expériences, comme celle d’une session universitaire à Paris. Le shopping étant son activité favorite, elle vous présente chaque semaine des looks tendances à recréer!