Ce ne sont pas les choix qui manquent au point de vue sorties culturelles ce week-end, et voici quelques-uns de nos coups de coeur. 

MINUS ONE, d’Ohad Naharin (encore lui, quelle chance), dansé par les Grands Ballets. 

Je vous ai parlé en détail du gourou de la danse contemporaine qu’est Ohad Naharin en janvier alors que sa Batsheva Dance Company venait nous présenter Last Work, qu’un documentaire sur lui, Mr. Gaga, était en salle à Québec et à Montréal et qu’un atelier gaga nous était offert par Danse Danse. Eh bien quand il était ici, il en a profité pour faire quelques séances de travail avec les danseurs des Grands Ballets, qui présentent jusqu’à samedi le renversant Minus One, une suite très réfléchie d’extraits de sept de ses chorégraphies. À ne pas manquer (SURTOUT si vous n’avez pas pu vous frotter à ce génie en janvier, malgré mon insistance).

En plus d’une « matinée » à 14h samedi, les représentations ont lieu tous les soirs jusqu’à samedi au Théâtre Maisonneuve. D’ailleurs, cette dernière représentation en sera une toute spéciale car elle fait partie de la 5e soirée des Jeunes Gouverneurs des Grands Ballets. Soirée (ou plutôt very cool party) bénéfice incluant le cocktail pré-spectacle, votre billet pour Minus One et la soirée très dansante avec bouchées et bar ouvert suivant la performance (et où les danseurs viennent toujours nous rejoindre pour enflammer la piste de danse), le tout pour la modique somme de 175$.

Il s’agit aussi d’une formidable occasion de réseauter avec plein de jeunes professionnels qui ont une affinité pour les arts. On y fait toujours des rencontres intéressantes. Ah oui, la thématique est Garden Party; si vous êtes inspirés comme nous par ce genre de directives vestimentaires, Lolitta va sans doute chercher quelques looks à photographier.

WHEN THE ICE MELTS, WILL WE DRINK THE WATER? de Daina Ashbee

Je ne connais pas encore Daina Ashbee (ce sera chose faite ce soir), mais tous ceux que je lis et qui parlent d’elle s’accordent pour dire que cette chorégraphe (que je me plais à dire Montréalaise même si elle vient de Nanaimo en Colombie-Britannique, qu’elle est passée par Vancouver et qu’elle est actuellement en résidence artistique en France) est à suivre absolument.

Fidèle à son habitude d’aborder avec intelligence des sujets complexes ou tabous comme la sexualité féminine, l’identité métisse et autochtone, ou encore les changements climatiques, Ashbee poursuit ici sa recherche et son désir de mieux comprendre la sexualité et l’image du corps de la femme contemporaine. 

J’ai très très hâte d’aller apprécier ce spectacle, sacré meilleure œuvre chorégraphique de l’année aux Prix de la danse de Montréal 2016! Il reste quelques places, dont ce soir où je serai, et jusqu’à samedi. C’est ici.

N.B. Je me dois de faire ce bref ajout à mon texte après avoir eu le souffle coupé par le spectacle hier soir. Je m’explique mieux maintenant le titre de l’oeuvre et la réputation de sa créatrice. En somme, on comprend vite que l’on traite parfois nos femmes comme on traite notre planète. 

Sensible, sensuelle et pénible interprétation d’Esther Gaudette, notre Pachamama, notre danseuse/planète en lente et constante rotation sur la scène surélevée, qui nous laisse bien voir (ou seulement entendre pendant un long et dur moment) à quel point on l’aime parfois, ou comment on la maltraite bien souvent. Et en nous mettant face à nous-mêmes et au public, Ashbee influence notre regard, qui ne peut pas fixer indûment, qui ne peut pas pleurer trop longtemps, ou surtout rester indifférent… et c’est là sans doute sa plus grande réussite. 

L’AVARE, de Molière au Théâtre Denise-Pelletier

Chaque fois qu’une pièce de théâtre est mise en scène par Claude Poissant, je mets un crochet particulièrement insistant dans mon agenda. C’est le cas ici. Et quand il reprend un classique, c’est encore plus le cas. C’est une histoire un peu personnelle, mais cela remonte au temps où mon précieux ami Jean-Jules m’a présenté Claude et le suppliait avec humour de monter plus de classiques. En voilà donc un, Jean-Jules, que j’irai voir et que je te raconterai en pensée avant d’aller dormir. Et même si tu le connais sans doute par coeur, Claude y a apparemment ajouté une brillante touche moderne. Je sais d’avance qu’elle va me plaire. Toi, je ne suis pas certain. 😉 Allons-y et laissons-nous convaincre de la pertinence de ce Molière en 2017. Billets disponibles jusqu’au 8 avril au plus beau théâtre de HOMA et peut-être de tout Montréal. 

Festival international du Film sur l’Art

Dernière fin de semaine pour un de mes festivals chouchou à Montréal. Le choix est vaste, mais voici mes quelques suggestions, en commençant par le party de clôture à la SAT. 

C’est une coïncidence si plusieurs de mes choix de films sont projetés au CCA, partenaire de longue date du FIFA qui me fait le plaisir d’être situé à un coin de rue de chez moi. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles j’ai remercié Phyllis Lambert après le film retraçant son parcours que j’ai vu le weekend dernier.

Cette grande dame, architecte et protectrice de Montréal a eu un impact sur tant de moments de ma vie sans que je ne le sache. Le ghetto McGill pendant mes inoubliables années de bac, c’est elle qui l’a sauvé. Les deux seuls appartements que j’ai habités au centre-ville sont dans des quartiers qu’elle a aussi sauvés de promoteurs qui n’en avaient que pour le profit (et manquaient de goût). Et elle a longtemps collaboré avec Mies Van Der Rohe, l’architecte du sublime Carré Westmount, où je marchais l’hiver il y a 26 ans pour me protéger du froid quand je ratais le bus en quittant l’école (souvent avec Lolitta) et où j’ai le bonheur de travailler aujourd’hui.

Pour ce weekend au FIFA, je suis très tenté par une nouvelle section du festival: Focus. Celle-ci présente des séries documentaires sur l’art. Et je penche vers les épisodes 5 (Hemmingway et Malraux couvrant la guerre civile espagnole, imaginez!!) & 6 des Aventuriers de l’art moderne, samedi à 13h15 au CCA, et la série Art in the 21st Century, notamment les épisodes sur Chicago et LA, samedi à 10h15 aussi au CCA, et celui sur Mexico City (le vendredi 31 à 18h au Musée des beaux-arts).

Bonne (et remplie) fin de semaine. 

-Joe-

Photos: John Hall (Minus One), Alain Dahan (Ice melts), Gunther Gamper (L’Avare), Montreal in Pictures (Westmount Square)

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Jonathan a eu la piqûre mode tardive, à force d’accompagner sa blonde (brune, rousse, rose) Lolitta dans ce monde en perpétuel mouvement qui lui a permis de faire de fascinantes rencontres et découvertes. Passionné d’écriture et grand amateur d’art et de culture, Jonathan signe les articles culturels du blogue. Il est aussi le chroniqueur mode et beauté masculine de Fashion Is Everywhere, et se compte bien chanceux d’être le seul gars de l’équipe, entouré de quatre extraordinaires collaboratrices. Il est aussi le réviseur et traducteur du blogue... faque s’il y a une faute, c’est de sa faute! Ah oui! Il trippe golf ;)