Je dirais même qu’au Théâtre de Quat’Sous en ce moment, le party est pogné.
Tout comme ce début d’hiver réchauffé climatiquement, La fête sauvage ayant lieu presque tous les soirs sur les planches du « grand petit théâtre » de l’avenue des Pins nous aidera à accueillir une autre blanche saison peut-être plus froide et longue que son début ne nous le laisse présager. Car ne l’oublions pas, ce décembre québécois, aussi tiède soit-il des points de vue politique et météorologique, avec son austérité ambiante et notre nordicité qui en perd sa froidure, ce décembre et l’hiver qu’il annonce, disais-je, peuvent aussi être festifs et réjouissants, à notre image.
Et c’est ce que nous rappelle cette fête sauvage, avec son bar sur scène (où l’on est invités à aller s’enfiler des shooters et des cocktails 4’Sous maison), avec sa magnifique poésie, ses chansons écrites par des dramaturges et qui interrogent notre identité. Véronique Côté, metteure en scène et l’une des auteures de ce cabaret musical et délirant fait ainsi exploser, pour les 60 ans du Quat’Sous, une symphonie de textes et de chansons célébrant les notions de pays, de territoire et d’appartenance.
Huit auteurs et quatre musiciens monteront sur scène, telles de véritables bombes poétiques. Il faut toujours être attentif aux mots, au théâtre. Mais ici, il faut porter une attention particulière à la beauté de notre langue. Malgré l’honnêteté de l’auto-critique acérée qui sous-tend le propos du début à la fin, je suis confiant que vous ressortirez de cette fête réjouis, les yeux ouverts, remplis d’amitié et confiants en notre avenir. Un seul bémol, ce party qui représente pour moi si bien le Québec manquait un peu de la couleur et de la diversité qui apportent tant de richesse à notre société. (Je suis donc monté sur scène pour en ajouter un peu et me faire payer un drink par ma merveilleuse et patiente date.)
Mon accompagnatrice ce soir-là vous le dira (ma femme aussi d’ailleurs), je suis parfois un peu dernière minute. Je m’en excuse auprès d’elles et auprès de vous, car ce petit délai de ma part fait en sorte qu’il ne vous reste que trois représentations pour aller vous faire réchauffer en dedans. La dernière, vendredi, c’est le rdv 5@7 grilled cheese hebdomadaire et le meilleur soir pour y aller si vous voulez vous faire un fond avant d’accompagner les artistes sur scène en buvant quelques verres… parfait aussi pour lancer le weekend festif que vous aurez sans doute mérité.
Winter may be coming, mais ce n’est pas Game of Thrones et ses 7 royaumes ici, c’est le 4’Sous et son party (un party qui dure depuis 60 ans d’ailleurs), pas besoin de se cacher! Alors bon 60e, cher Théâtre de Quat’Sous, et joyeuses fêtes et un bel hiver à vous tous!!!
Jonathan
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La fête sauvage, au Théâtre de Quat’Sous – 100, avenue des Pins Est, Montréal, H2W 1N7
Photos: Pierre Manning, Yannick Macdonald et Marika Lapointe