UPDATE CONCOURS: LE GAGNANT EST JEAN-PAUL SCLAPARI
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Sugar Sammy. On a jasé mode (of course!), mais aussi amour, enfance, voyages et richesse de la diversité culturelle. Je ne vais pas mentir, après avoir vu son spectacle You’re Gonna Rire et l’émission Ces gars-là, j’avais peur de me retrouver devant un gars macho un peu cocky… J’ai plutôt rencontré un homme évidemment drôle, mais aussi ambitieux, sensible et d’un charme fou!
Commençons par la mode… Comment décrirais-tu ton style?
Je dirais simple, masculin et intemporel. J’achète toujours des pièces de qualité que je vais pouvoir porter longtemps.
Quelles sont tes boutiques et marques préférées?
Je vais tout le temps chez Diesel pour les jeans, M0851 pour les manteaux de cuir, Browns pour mes chaussures. Et j’adore Mens pour le service personnalisé! Quand j’arrive chez Mens, Roy (son conseiller attitré) sait exactement ce qu’il me faut et surtout ce qui me va bien… comme les complets italiens Zegna, qui sont parfaits pour un gars de 6,3″ – 195 livres.
Tu as eu l’occasion de te promener partout à travers le monde. Est-ce que ces voyages ont inspiré ton style?
Je crois que mon style était déjà établi avant, mais j’ai quand même été marqué par certaines choses… comme l’impeccable tailoring à Londres, qui m’a donné envie de porter des costumes plus ajustés et faits sur mesure.
Avec tout ça, à quoi ressemble ta garde-robe?
Tous mes vêtements peuvent s’agencer et s’interchanger, c’est important parce que je suis toujours pressé, mais aussi parce que ça me protège d’un fashion faux-pas. Peu importe la combinaison, je ne peux me tromper!
Tu as peur des fashion faux-pas?!
Des fois je regarde des photos de moi dans les années 90 et je me dis: « quelle erreur ». Et je veux plus me dire ça… surtout qu’avec le web et les réseaux sociaux, rien ne se perd. Donc j’essaie de rester dans la simplicité. Pour un homme, c’est toujours une bonne idée.
Penses-tu la même chose pour les femmes?
Les filles peuvent se permettre d’aller plus loin et c’est même beau de voir une fille qui ose. Les gars peuvent aussi oser, mais je pense qu’il y a un cadre dans lequel tu dois rester. Et quand on sort à deux, c’est elle qui doit être la star. Elle est le plat principal et toi, l’accompagnement!
À quoi peut-on s’attendre pour la 2e saison de Ces gars-là?
C’est sûr que dans la saison 2, on pousse notre humour encore plus loin. On a des histoires qui vont faire jaser… comme l’épisode où on date des cougars. C’est vraiment pas dans la nature de nos personnages, surtout le mien, de sortir avec des filles de 29 ans… hahaha… des filles plus âgées.
Ouch! Peut-être que c’est parce que j’ai déjà 34 ans;) Mais les deux fois où j’ai vu ton spectacle, j’ai senti que le gag des filles « plus âgées » causait quand même un pas pire froid…
Dan les 9o minutes que dure mon spectacle, il y a toujours un gag différent que le public n’aime pas. Donc si j’écoutais tous le monde et que j’arrêtais de faire ces gags-là, je n’aurais pas de spectacle. Tu vas dire que t’aimes pas les cerises, et puis l’Association des fermiers de cerises va avoir son mot à dire.
Dans la vraie vie, est-ce que t’as une limite d’âge pour fréquenter une femme?
Moi c’est tout le temps au feeling que je fais les choses, je ne me suis jamais imposé de règles en amour. Une chose que j’ai apprise après plusieurs relations, c’est que tout part de la chimie. Et la chimie, on peut pas la définir, ça se passe ou ça se passe pas. La chimie c’est 60% du combat. Et une fois que ça s’est réglé, tu vas chercher le reste.
Est-ce que tu trouves ça bizarre de penser qu’il y a des gens (Voir l’article de Marc Cassivi dans La Presse) qui doivent prendre le temps d’expliquer ce que tu fais et défendre ton humour.
Je suis le premier à faire ce type d’humour au Québec, à rire de certains sujets tabous comme la langue ou la souveraineté… Il est donc normal qu’il y ait des réactions fortes. Selon moi, 95% des gens sont capables de prendre des gags et de comprendre mon humour. Mais il reste un 5% qui sont frileux parce qu’ils trouvent que j’ai pas la permission de faire ces gags. Mais je pense que c’est quelque chose qui va venir avec le temps.
Tu es plus confiant que moi! Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression que ce chiffre est plus élevé…
En fait, c’est juste un 5% très bruyant. Mais ça ne me dérange pas, je vois cette situation comme quelque chose qui rend mon humour, et le paysage humoristique québécois, encore plus intéressant. Ce qui est certain, c’est que je ne vais pas arrêter. La pire chose que tu peux faire comme humoriste, c’est te censurer. Parce que ton art ne va jamais évoluer. Woody Allen a déja dit : Tu sais qu’une société est rendu à un certain niveau de maturité quand elle est capable de rire d’elle-même. L’humour est libérateur dans le sens qu’il nous permet de rire des choses qui sont taboues.
À ton avis, qu’est ce qui dérange tant?
Il y a le fait que je dise ouvertement que j’aime le Canada et le Québec, que je sois fier de mes deux héritages, mais aussi de la diversité, que malheureusement certains considèrent comme un danger. Pour moi, dire que j’ai grandi de cette façon et que ça ne me rend pas moins québécois que n’importe qui d’autre, c’est important. Et si je reçois des menaces et des courriels haineux à cause de ça, so be it!
Est-ce que tu considères que ta jeunesse dans un milieu aussi culturellement diversifié que Côte-Des-Neiges est une de tes plus grande richesses dans ton travail?
Oui! Et cette diversité dans laquelle j’ai grandi m’a donné une vitrine sur le monde. Être entouré d’Haïtiens, de Latinos, de Maghrébins, d’Indiens, de blancs francophones et anglophones… et d’avoir tous mes amis qui parlaient au moins trois langues, pour moi c’est ce qui a fait en sorte que j’ai pu avoir un succès international. Quand je vais au Liban et que je fais un gag sur les Libanais d’entrée de jeu… et que ça fonctionne! C’est grâce aux gens avec qui j’ai grandi. Quand je vais en Haïti et que les gens voient un Indien du Québec qui parle en créole pendant 5 minutes… ils se disent wow et ça nous permet de vraiment connecter.
Est-ce qu’il y a d’autres pays où tu aimerais présenter ton spectacle?
Il y a tout d’abord la France, c’est dans l’avenir immédiat pour moi (début 2016). J’ai tellement hâte d’aller embêter les Français. J’ai envie de tenir un miroir pour qu’ils voient comment on les perçoit au Québec. J’aimerais aussi aller du côté de l’Amérique du Sud, mais il faut que j’apprenne un peu d’espagnol.
Si tu veux, je peux te présenter ma mère, elle va se faire un plaisir de te l’enseigner…
Hahaha, bonne idée (Mami, viste su respuesta?)! C’est un continent où j’ai jamais mis les pieds, mais je veux que ça change et je veux le découvrir en faisant des spectacles.
Et au niveau du Québec, prépares-tu un nouveau show?
You’re Gonna Rire va durer jusqu’à novembre prochain à Montréal et j’ai déjà des dates jusqu’en 2016 pour En français svp! Ensuite, il y aura la France, le reste du Canada et j’ai aussi envie de retourner dans quelques pays anglophones. Donc un nouveau show, ça ne sera pas avant 2017.
Est-ce que ça t’ennuie parfois de faire le même spectacle ?
Non, jamais! Je suis sur scène 4 soirs sur 7 et je te dirais que c’est les trois autres jours que je m’ennuie. Je suis même un peu déprimé. Ça fait partie de mon âme de vouloir être sur la scène pis de raconter des gags. On peut dire que je suis très en amour avec mon métier.
Comme j’adore vous faire plaisir, je vous offre une paire de billets pour le spectacle de Sugar Sammy « You’re Gonna Rire », le 29 janvier prochain à L’Olympia. Vous avez jusqu’au 25 janvier à 23:59 pour participer, j’appellerai le gagnant dès le lendemain!
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Bonne chance!
Lolitta xx
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photos: Susan Moss, lapresse.ca