Pour ne pas passer trop de soirées séparés, Lolitta et moi avons fait un petit pacte stipulant que nous n’accepterions pas tous les évènements qui nous étaient proposés (aussi intéressants soient-ils), et que nous limiterions nos sorties « individuelles » à 2 ou 3 par semaine. Voici celles que j’ai choisies pour les prochains jours.

Ballet BC, bel invité de Danse Danse

Depuis qu’Emily Molnar a pris la direction artistique de Ballet BC en 2009, la publication new-yorkaise Dance Magazine a inscrit la compagnie à son palmarès annuel des 25 maisons de danse à surveiller, les meilleures et les plus flamboyantes. Avec raison.

Nous avons eu la chance d’en profiter dès hier soir avec un programme triple. Molnar elle-même nous offre en ouverture 16 + a room. De son côté, Crystal Pite est de retour à Montréal et déploie ses chaînes humaines et ses corps élastiques sur des sonates de Brahms dans Solo Echo. Vos yeux et vos oreilles seront gâtés.

Et pour terminer, l’intense et percutant (vraiment) duo israélien Sharon Eyal & Gai Behar puise quant à lui l’inspiration de Bill dans le corps et l’instinct pour créer la magie d’un monde surréel réglé comme une horloge. Une oeuvre phare de ces créateurs à la signature hautement picturale que j’ai perçue comme une critique du militarisme et de l’obéissance aveugle à des supérieurs qui nous jappent des ordres et nous font perdre ce qui nous rend unique, et humain, si l’on ne sait pas briser les rangs de temps en temps. C’est rare que je perçoive clairement de telles symboliques dans des chorégraphies aussi inédites et dont je contemple avec tant d’attention chaque mouvement, mais ce fut le cas ce soir.

Eyal a longtemps œuvré comme danseuse et chorégraphe pour Batsheva, qu’elle a quittée pour voler de ses propres ailes (avec succès). Je dédiais un article complet sur le travail du duo l’été dernier car ce dernier m’a vraiment marqué. C’était encore mon point fort de la soirée cette fois-ci, et ce n’est pas peu dire car Molnar et Pite, dansés par Ballet BC, c’était aussi de la dynamite! Mais pour que l’amateur de danse quand même profane que je suis reconnaisse tout de suite le style d’une chorégraphe dont il n’a vu qu’une autre pièce, ainsi que la musique absolument envoûtante du DJ Ori Lichtik, avec qui l’oeuvre a clairement été créée en proche collaboration, il faut vraiment que ça ait frappé mon imaginaire. C’est donc ici pour vos billets car si j’étais vous, je ne raterais pas ça. Vous avez jusqu’à samedi.

J’aime Hydro – jusqu’au 13 avril à l’Usine C 

À voir absolument: J’aime Hydro. La compagnie Porte Parole, en résidence à l’Usine C pour 3 ans, reconnue pour ses pertinentes productions de théâtre documentaire, accompagne la talentueuse comédienne Christine Beaulieu à travers son questionnement sur la relation entre les Québécois et la société d’État la plus étroitement liée à leur identité : Hydro-Québec. La conclusion de cette enquête citoyenne qui fait dialoguer les différents points de vue d’un enjeu essentiel de l’histoire du Québec sera présentée en primeur à l’Usine C en version intégrale (un beau petit 4 heures). Les 3 premiers volets de 5 avaient été présentés et louangés au FTA l’an dernier. Fidèle à la démarche d’Annabel Soutar, co-fondatrice de la compagnie et de qui on a vu Le partage des eaux à l’Usine C il y a 2 ans, Beaulieu s’engage ici sans réserve et nous livre un compte-rendu palpitant et téméraire. J’ai très hâte d’aller m’instruire à l’Usine! Il reste 6 représentations.

N.B. Une supplémentaire s’est ajoutée ce soir vendredi 14 avril. J’insiste encore un peu plus auprès de vous après avoir vu le spectacle hier. Je confirme bien sûr tout ce que je dis ci-dessous avec un ajout sur le brio de la mise en scène et du jeu des acteurs, dont un coup de cœur pour Mathieu Gosselin que je ne mentionnais pas mais qui mérite une pluie d’éloges. La pièce dure 4 heures, incluant l’entracte, mais honnêtement elle est si bien ficelée que le temps s’accélère et vous en sortirez à 23h avec comme une envie d’un 6e épisode! 

T2 TRAINSPOTTING, au Cinéma du Parc (seule salle offrant les sous-titres français pour ce film, parfois utiles même pour moi en raison du bel accent écossais) 🙂

Je sais que je n’ai pas à vous présenter ce film. Quoique… je me fais peut-être un peu vieux et il est possible que certains de mes plus jeunes lecteurs n’aient pas vu l’original (!!!). Si c’est le cas, ados et jeunes adultes, rendez-vous service et voyez-le dès ce week-end. Trainspotting, autant le roman d’Irvine Welsh que son adaptation au cinéma par Danny Boyle, sont parmi mes favoris dans leur format respectif. Je suis simplement trop excité que la suite soit sortie et comme Lolitta trouve ça un peu rough sur les bords, je profiterai de son prochain bref séjour à l’extérieur pour aller me farcir cette suite à une oeuvre qui a marqué mon adolescence (j’avais 17 ans quand j’ai vu le film) et ma vie de jeune adulte de bien des façons (surtout bonnes, comme être plutôt prudent avec les drogues et mon goût prononcé pour la musique électro). Même sa récente adaptation théâtrale a marqué mon esprit assez puissamment. Je vous en parlais ici d’ailleurs. Mais ne tardons plus, voici la bande-annonce, si vous ne l’avez pas encore vue.

Bonne fin de semaine à tous!

Joe -xx-

Photos : Michael Slobodian, Chris Randle.

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Jonathan a eu la piqûre mode tardive, à force d’accompagner sa blonde (brune, rousse, rose) Lolitta dans ce monde en perpétuel mouvement qui lui a permis de faire de fascinantes rencontres et découvertes. Passionné d’écriture et grand amateur d’art et de culture, Jonathan signe les articles culturels du blogue. Il est aussi le chroniqueur mode et beauté masculine de Fashion Is Everywhere, et se compte bien chanceux d’être le seul gars de l’équipe, entouré de quatre extraordinaires collaboratrices. Il est aussi le réviseur et traducteur du blogue... faque s’il y a une faute, c’est de sa faute! Ah oui! Il trippe golf ;)